« Il est nécessaire d’avoir les informations spatio-temporelles sur la pluviométrie… »

« Les activités de la région de Fatick sont à dominante agricole. Quant à la commune de Fatick (capitale régionale), elle a des activités agricoles non négligeables, mais elle est une ville quand même. Et dans son PDC (Plan de développement communal), les axes prioritaires seront plutôt des problématiques d’urbanisation qu’agricoles, contrairement aux autres communes rurales de la région. Les enjeux de développement agricoles identifiés dans une commune pendant le diagnostic participatif de l’élaboration de son PDC détermineront les informations climatiques pertinentes à maîtriser.

Evidemment, dans un contexte d’agriculture pluviale comme c’est le cas la région de Fatick, la pluviométrie et la température restent des facteurs climatiques déterminants pour la production. Dans la vision de développement d’une commune agricole comme celles de la région de Fatick, la planification de son développement dans le moyen et long termes repose pour l’essentiel sur les activités agricoles. Ainsi, dans ce contexte de variabilité climatique, il est nécessaire d’avoir les informations spatio-temporelles sur la pluviométrie, la température, les vents, les mouvements migratoires acridiens, etc., pour mieux choisir les spéculations et leurs caractéristiques génétiques, planifier les opérations culturales, les options économiques (stockage, transformation, commercialisation, consommation…).

Il faut donc l’élaboration de référentiels de résilience des territoires basés sur une démarche scientifique qui adresse l’ensemble des dimensions des impacts des changements climatiques sur l’agriculture. Il faut une recherche scientifique sur la question, complétée et validée par une approche participative. »

Ousmane Ndiaye, Chef du Département Recherche et Développement à l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Sénégal)

« Les paramètres les plus importants sont la pluie et ses dérivées »

« Les enjeux liés à la production de connaissances sur l’évolution du climat sont de plusieurs sortes. L’accès aux données et à plus de connaissance sur les modèles qui ont généré ses données avec leurs incertitudes me semblent important. Les acteurs du développement veulent en général des chiffres précis au lieu de tendances comprises dans un certain intervalle. La résolution spatiale et temporelle des données est aussi importante car la demande est locale et les données sont à une échelle plus grande.

Un autre aspect est lié à la formation ou sensibilisation pour que les différents acteurs puissent comprendre de quoi il s’agit pour pouvoir tirer des connaissances sur les tendances. La majeure partie entend parler des tendances, mais en fait, ne comprend pas à quoi cela retourne exactement.

Les paramètres les plus importants sont la pluie et ses dérivées (longueur de la saison, les extrêmes, les dates de début, les pauses sèches), la température (vague de chaleur, stress hydrique) et l’élévation du niveau de la mer (salinisation des sols et érosion côtière). Mais c’est plutôt l’effet combiné de plusieurs paramètres qui donne une valeur ajoutée dans la planification. »