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Approvisionnement des villes du Sahel en céréales transformées : Renforcer les capacités des femmes transformatrices pour une meilleure offre
Les sahéliennes et les sahéliens peuvent nourrir les villes du Sahel ! C’est le slogan d’une campagne lancée par Afrique Verte International (AVI) et ses membres pour sensibiliser les décideurs politiques et les partenaires financiers afin qu’ils prennent des mesures permettant de renforcer l’activité des transformatrices de céréales locales au Sahel.
Les femmes transformatrices au service du consommateur citadin…
Au Sahel la nourriture est composée pour les ¾ par les céréales locales vendues à l’état brut. Mais, avec l’urbanisation rapide et l’évolution des modes de vie, les populations citadines ont besoin d’une offre plus adaptée à leur mode de vie. Pour répondre à cette attente et rendre les céréales locales plus attractives, des groupements féminins s’investissent dans la transformation et la commercialisation d’aliments prêts à l’emploi. Ainsi, en proposant une réelle alternative nationale aux importations, les sahéliennes renforcent la sécurité alimentaire [1] des citadins et participent activement à la souveraineté alimentaire [2] de leur pays.
…mais des difficultés existent
L’objectif est noble, mais les femmes qui s’investissent dans la transformation font face à plusieurs difficultés tout au long de la chaîne de production et de commercialisation. Leur faible capacité financière ne leur permet pas de s’approvisionner au bon moment et de constituer des stocks importants qui leur permettent de dégager une marge conséquente. Faute d’organisation, d’information et de connaissances sur les marchés céréaliers, elles doivent se contenter de stocks de basse qualité avec souvent la présence d’impuretés qui compromettent la qualité des produits transformés.
Les difficultés continuent à l’étape du stockage car très peu de transformatrices possèdent un lieu de stockage. La majorité des transformatrices utilise le matériel domestique, n’ayant pas un équipement spécialement réservé à la transformation. Le manque de locaux de transformation adaptés, ainsi que l’absence de locaux de stockage donnent lieu à une transformation artisanale et familiale. Les transformatrices sont obligées d’utiliser leurs ustensiles de cuisine et de recourir aux meuniers des quartiers. Cette réalité a une incidence négative sur la qualité des produits transformés qui du reste ne font pas l’objet de contrôle de qualité dans les laboratoires d’analyse agroalimentaires. Ne pouvant se payer les services de ces derniers, les transformatrices ignorent du même coup la valeur nutritive des produits transformés et donc ne sont pas en mesure de renseigner les consommateurs avec un étiquetage fiable.
Renforcer les capacités de ses membres
C’est pour renforcer les transformatrices et leur permettre de réduire les difficultés décrites ci-dessus que les associations nationales membres d’AVI [3] accompagnent depuis 10 ans dans quatre pays des groupements de transformatrices de céréales (mil, sorgho, maïs, fonio, niébé, riz) et oléagineux (sésame). Au Niger, au Burkina, au Mali et en Guinée, grâce au soutien de plusieurs partenaires techniques et financiers, les associations fournissent à ces groupements, dénommés unités de transformation (UT), des formations, du conseil, des informations et des opportunités de financement. A l’heure actuelle, ces Unités de transformation (UT), sont au nombre de 200 et comptent près de 5500 membres (99 % de femmes) ; ils ont des statuts de différentes natures, allant du groupement associatif, coopératif ou familiale à la micro-entreprise avec du personnel salarié.
La stratégie d’appui aux UT s’articule autour de trois (3) objectifs, i) le renforcement des compétences techniques et organisationnelles des UT, ii) l’amélioration de la qualité et de la visibilité des produits transformés pour favoriser leur commercialisation, iii) le don aux UT de petits équipements et de matériel de transformation.
Ainsi, des unions et des fédérations se sont progressivement constituées, modifiant progressivement les modalités de l’appui apporté par AVI.
Le renforcement spécifique des capacités au sein de ces organisations d’UT devient aujourd’hui une nécessité si l’on veut qu’elles acquièrent les compétences leur permettant d’offrir à leurs membres les services dont elles ont besoin : gestion de commandes groupées, facilités d’accès au marché- aux investissements-aux crédits, recherche de partenaires techniques et financiers, formations dans différents domaines, etc.
Gilles Mersadier
Coordinateur Afrique verte Internationale (AVI)
Email : Gilles.mersadier@afriqueverte.org
Plus d’informations sur le site web d’Afrique Verte International (www.afriqueverte.org) et sa page Facebook (www.facebook.com/afrique.verte.international).