Transformation des noix d’anacarde à Thiénaba

L’innovation concerne la Transformation et la commercialisation des noix d’anacarde en mettant l’accent sur le processus de l’extraction de l’amande, elle a plutôt une dimension socio organisationnelle. Elle est menée par l’union des groupements féminins de Thiénaba.

L’innovation porte sur un aspect technique réparti en huit (08) étapes distinctes que sont :

1. Le trempage des noix dans de l’eau pendant 24 heures ;

2. Le séchage des noix détrempées jusqu’à ce qu’elles soient bien dures ;

3. La grillade des noix ; les noix sont placées dans une grande poêle faite avec un morceau de fût dont la base est renforcée par un forgeron avec un métal assez résistant à la chaleur. La poêle contenant les noix est ensuite placée sur un feu fait avec les coques de noix d’anacarde ;

4. Le saupoudrage des noix grillées avec des cendres pour éviter les brûlures des mains dues à la résine contenue dans la coque pendant le décorticage manuel ;

5. Le décorticage des noix grillées qui se fait à l’aide d’un bâton avec lequel l’opérateur tape sur la noix délicatement pour l’ouvrir sans casser l’amande ;

6. La grillade des amandes qui se fait à l’aide d’une poêle ; on met du sable et les amandes dans la poêle puis le tout est placé sur un feu ;

7. Le dé pelliculage qui consiste à enlever à la main la fine enveloppe amère qui couvre l’amande ;

8. Le conditionnement qui consiste à emballer le produit pour le mettre dans le marché.

En ce qui concerne l’aspect socio organisationnel, il faut souligner qu’au début, la transformation de la noix était le fait de jeunes du village ; puis des femmes se sont lancées dans l’activité individuellement et enfin à travers de petits groupements féminins.

L’innovation a consisté à réunir l’ensemble des groupements dans le cadre d’une grande union des femmes et à mettre en place un système de gestion du groupe et un système d’autofinancement pour accroître leur capacité financière afin d’améliorer leur approvisionnement en noix d’anacarde et de bénéficier de prêts octroyés par l’ACEP.

L’innovation a débuté au niveau du village en 1987. L’idée est venue des populations elles – mêmes.

L’innovation avait pour ambition de limiter les pertes par brisure lors de l’extraction de l’amande, de réduire la concentration de l’acide anacardique et du cardol qui causent des dommages dermatologiques dans les mains (attaque sur la paume des mains) et d’augmenter les bénéfices tirés de la vente de la noix d’anacarde.
L’innovation est actuellement en cours et les avantages tirés sont :

Un trempage de la noix d’anacarde qui permet de réduire la concentration de l’acide anacardique (très corrosif) et du cardol,
Une augmentation des revenus : les bénéfices tirés de la vente sont multipliés par 2 avec le nouveau procédé,
Une disponibilité des ressources financières pour les membres,
Des activités de vacances pour les jeunes filles, avec en sus la baisse de l’exode rural.

Toutefois, force est de noter les contraintes et limites de l’innovation que sont :
 Le travail encore pénible (surtout la torréfaction et l’extraction de l’amande),
 Même si la concentration de l’acide a diminué il en reste encore dans la noix et les risques de corrosions sont encore là,
 Les conditions de présentation du produit (conditionnement) peuvent être améliorées,
 Insuffisance de capital,
 Manque de formation.

En outre il faut aussi reconnaître qu’il n’y a pas vraiment d’investissement en matériels pour les étapes du processus de transformation, ce sont plutôt des ustensiles usagers qui sont récupérés.

Pour améliorer l’innovation, les solutions suivantes sont proposées :
 Meilleure maîtrise de la filière (de la collecte à la commercialisation)
 Matériel de transformation plus performant et plus sécurisant ;
 Meilleur conditionnement du produit ;
 Acquisition d’un local ;
 Visites d’échanges ;
 Activités de reboisement pour la pérennisation de l’anacarde dans la localité ;
 Meilleur accès aux sources de financement ;
 Renforcement de capacités.