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Poursuite de la phase de lancement du projet PRESA au Senegal et au Burkina : discussions avec les parties prenantes autour des premiers resultats des recherches

Au cours de sa première année, le projet s’active essentiellement à produire une analyse pertinente sur les liens entre climat et développement, aux niveaux macro et micro, des zones semi-arides, à travers la réalisation de revues sur la situation du pays et sur les thèmes clés de recherche du projet PRESA

5 décembre 2014

C’est dans ce cadre qu’une série de revues ont été conduites au Burkina Faso et au Sénégal, afin de permettre une meilleure compréhension des défis et enjeux climatiques actuels et de la manière dont ils affectent certains secteurs clés de l’économie et les politiques et programmes mis en œuvre au niveau national et régional en réponse à ces défis.

Analyse de la situation du changement climatique au Sénégal et au Burkina

La revue de la situation du changement climatique au Sénégal met essentiellement le focus sur deux principaux points :

- La compréhension des aspects clés relatifs au contexte de développement, aux risques climatiques et à la vulnérabilité sectorielle dans les régions semi-arides du Sénégal et du Burkina ;
- Le degré de prise en compte de la dimension changement climatique dans les politiques et programmes de Développement au Sénégal et au Burkina ;
- Prise en compte du risque climatique dans le secteur privé ;
- La formulation de questions de recherche potentielles pour les prochaines années de recherche

Encadré 1 : Changement climatique et développement au Sénégal

Le Sénégal fait face depuis le début des années 1970, à une forte variabilité climatique marquée par des épisodes récurrents de sécheresse jusque dans les années 2000 ; puis à partir de cette année, des périodes d’excédents pluviométriques qui ont entraîné de nombreuses catastrophes. Les faibles précipitations enregistrées en 2014 sur une bonne partie du territoire, semblent rappeler que la sécheresse reste un trait fondamental du climat au Sénégal.
Dans un tel contexte, les investissements pour l’accès à l’eau, l’agriculture, l’industrie, le tourisme, les infrastructures, la santé, déjà très affectés par la faible croissance du PIB, risquent d’être totalement absorbés dans la lutte contre les catastrophes qui pourraient connaitre une recrudescence avec la forte variabilité et le dérèglement climatiques. Dès lors, les options pour un développement durable sont indissociables des capacités d’adaptation qui seront bâties dans tous les secteurs afin de renforcer la résilience face aux effets du climat actuel et aux risques climatiques futurs.

Le lien entre climat et les modules de travail du projet PRESA analysé dans les revues thématiques

Les revues thématiques visent à produire des documents analytiques présentant clairement les liens entre risques climatiques et : (i) Gouvernance et financement de l’adaptation en zones semi-arides ; (ii) capital naturel en zones semi-arides ; (iii) capital humain en zones semi-arides ; (iv) marchés et chaines de valeur en zones semi-arides.

Au total, neuf (9) revues thématiques seront produites pour le Sénégal et le Burkina. Les premiers résultats de ces revues ont été partagés avec les différents groupes de parties prenantes du projet PRESA lors d’un atelier de trois jours et au cours duquel les participants ont pu débattre de ces résultats et contribuer à la définition des priorités de recherche du projet pour les quatre prochaines années.

Encadré 2 : Comprendre les aspects clés relatifs au capital naturel dans les
régions semi-arides du Burkina Faso

Au Burkina Faso, si les conséquences des risques climatiques sont ressenties sur l’ensemble du pays, ils se manifestent toutefois en des termes différents suivant les zones agro-climatiques et le niveau de dégradation des terres. Ainsi, il apparaît que les régions où la dégradation évolue plus rapidement sont celles de la zone climatique sahélienne (aride). Elles se caractérisent par une faible pluviométrie qui induit une mortalité des espèces en relation avec les autres facteurs de dégradation des terres.
Par ailleurs, la sécheresse et les aléas climatiques constituent des goulots d’étranglement aux pratiques durables dans le secteur de l’élevage pratiqué surtout dans les régions semi-arides du pays. L’insuffisance et l’irrégularité des pluies avec une tendance à la baisse entraînent une insatisfaction des besoins en eau pour l’abreuvement des animaux, et augmenteraient le recours et la pression sur les points d’eau permanents. De même, la dégradation des terres et la nécessité d’accroître les rendements peuvent amener à l’emblavement de terres jusque-là réservées à l’activité pastorale. Ainsi, la raréfaction des pâturages et des étendues d’eau d’abreuvement devraient contraindre les activités pastorales à migrer de plus en plus loin vers le sud du pays qui n’est aride et cela va indubitablement augmenter les conflits (notamment entre agriculteurs et éleveurs).