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Décès de Sonja Fagerberg-Diallo : Le monde du développement perd une de ses plus dignes représentantes
Sonja Fagerberg-Diallo, Présidente fondatrice de l’ONG ARED est décédée le 05 mars 2008. Elle a été une pionnière de la promotion des langues nationales. Ainsi, ARED est, sans doute, l’organisation leader au Sénégal dans les publications en langues nationales particulièrement du Pulaar. Elle s’est également engagée avec succès dans la valorisation du pastoralisme comme mode de vie durable au sahel.
Une cérémonie d’hommage est organisée, le jeudi 10 avril 2008 à ARED, à Dakar, au Sénégal.
8 avril 2008
Née en 1950, Sonja Fagerberg, plus connue sous le nom de Sonja Diallo est une américaine d’origine norvégienne. Linguiste de formation, elle arrive au Sénégal pour la première fois en 1976. Attachant beaucoup d’intérêts à la promotion des langues africaines, elle consacra l’essentiel de ses travaux de recherche au milieu et à la culture Halpulaar.
Elle a, au cours de son séjour au Sénégal, contribué à la mise en place de plusieurs organisations tournées vers la promotion et le développement de la langue pulaar.Ainsi, Sonja est membre fondateur du Groupe d’Initiative de Promotion de livres en Langues Africaines (GIPLLN), du Centre d’Etudes, de Recherche et de Formation en Langues Africaines (CERFLA) et a beaucoup travaillé avec l’Association pour la Renaissance du Pulaar (ARP).
Mais Sonja est beaucoup plus connue à travers ses activités avec ARED, une organisation qu’elle a fondée en 1990 et dont elle fut la Directrice exécutive jusqu’au mois de mars 2008, date à laquelle elle fut arrachée à notre affection.Les questions d’éducation non formelle étaient une passion pour Sonja.
Sonja était convaincue que les langues africaines, contrairement aux croyances occidentales, pouvaient être des langues de travail partout dans le monde et elle faisait le travail nécessaire pour démontrer cela. Trente années de recherche et de publication dans la sous-région ouest africaine lui ont permis de conforter ses convictions et ont fini de faire d’elle une ‘militante’ de la cause des langues africaines en général et de la langue pulaar en particulier. A travers les conférences internationales et les articles qu’elles produisaient, elle a su porter à des niveaux de décision presque inaccessibles des messages de plaidoyer au profit de l’éducation non formelle en langues africaines.
Elle a publié plusieurs manuels sur l’enseignement du pulaar et facilité l’édition de plus de 150 ouvrages allant de l’apprentissage de la langue à la vulgarisation de la culture pulaar (nouvelles, récits de traditions orales etc.).
Elle était aussi convaincue que le développement passe forcément par la participation active de tous les acteurs aux décisions relatives à leur propre vie. C’est pourquoi, en collaboration avec des institutions comme IIED, elle a su développer des outils en langues africaines pour le renforcement de capacités des individus et des communautés à la base. On peut citer parmi ceux-là le module sur le Pastoralisme au Sahel auquel elle tenait beaucoup et qu’elle a eu l’occasion de voir se répandre petit à petit dans beaucoup de pays du Sahel.
Discrète, simple et humble, elle avait beaucoup de respect pour son travail et ses collaborateurs. Elle avait beaucoup d’amis et de collaborateurs non seulement au Sénégal, mais à travers le monde entier. Ceci lui a permis de tisser un réseau de relations pouvant constituer un socle solide sur lequel ses « héritiers » pourront s’appuyer pour continuer son combat et ses œuvres.
La Dame aux livres Pulaar est partie !!!
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