Appel à contribution à AGRIDAPE : Agriculture familiale et nutrition

14 novembre 2014

Les grandes avancées de l’agriculture dite « moderne » durant les 60 dernières années sont souvent évoquées. Pourtant, aujourd’hui, on compte encore beaucoup plus de personnes affamées et souffrant de malnutrition que dans l’ensemble de l’histoire de l’humanité. Beaucoup de gens pensent que la solution est tout simplement d’accroitre et d’intensifier, par tous les moyens possibles, la production alimentaire. Notamment grâce à l’utilisation d’OGM, d’intrants agrochimiques, et même en fermant les yeux sur la conversion des forêts de plus en plus menacées par l’extension des terres agricoles.

Toutefois, certains commencent à reconnaître que le monde produit déjà assez de calories pour nourrir sa population, et qu’il ya d’autres questions extrêmement importantes qui sont en jeu. Les inégalités sociales, le gaspillage, la dégradation de l’environnement et les politiques économiques mondiales biaisées en sont que quelques-unes. En outre, nourrir le monde n’est pas seulement s’assurer qu’il y’ait assez de calories, la qualité et la diversité des aliments sont tout aussi importantes.

Les exploitations familiales pratiquant l’agro-écologie ont tendance à cultiver une diversité d’espèces, et adoptent des systèmes qui favorisent le bien-être nutritionnel de leurs familles. Cependant, à l’échelle mondiale, la tendance est tout à fait à l’inverse. Les exploitations familiales sont de plus en plus marginalisées, même si elles produisent la plupart des aliments dans le monde. Pourquoi ? Ceci a-t-il quelque chose à voir avec le fait que la plupart des aliments qu’elles produisent sont consommés directement ou ne passe qu’à travers de courtes chaînes de valeurs qui ne profitent pas aux grandes entreprises ?

On s’aperçoit que la production agricole à grande échelle, destinée à alimenter les masses, se concentre dans les grandes exploitations qui ne diversifient pas, pendant que beaucoup de personnes souffrent de famine, plus que jamais. En même temps, on compte aujourd’hui, beaucoup plus de personnes souffrant d’obésité, en raison des surplus de calories dans nos aliments. De plus, il ne faut pas oublier le phénomène de la « faim cachée » qui est due à une alimentation déséquilibrée, pauvre en micronutriments tels que la vitamine A ou le fer.

Ainsi, ce dernier numéro d’AGRIDAPE de l’année 2014 s’intéresse sur la façon dont l’agriculture familiale et l’agro-écologie assurent la nutrition des membres de la famille et des communautés au sens large. Comment et pourquoi y parviennent-elles ? Quels exemples concrets avons-nous sur les liens qui existent entre agriculture familiale, agro-écologie et nutrition ? Les ménages paysans souffrent-ils de la famine ou de la malnutrition ? Quelles en sont les causes ? Comment pouvons-nous résoudre ce problème ?

Pour ce numéro d’AGRIDAPE, nous recherchons des expériences et des opinions sur les efforts mis en œuvre pour (re) créer des cultures alimentaires , pour (re) construire le respect de la nourriture locale comme une partie intégrante d’un mode de vie agroécologique , et pour (re) créer des liens plus directs entre les consommateurs et les producteurs de nourriture.

Vous pouvez contribuer à ce numéro en envoyant vos articles avant le 20 décembre 2014 à : teamied@iedafrique.org