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ATELIER NATIONAL DE PARTAGE ET DE VALIDATION DES ETUDES DE RÉFÉRENCE SUR LE REVERDISSEMENT AU SÉNÉGAL
IED Afrique et ses partenaires du Hub Sénégal dans le cadre du programme "Les communautés reverdissent le Sahel" ont réuni les parties prenantes en atelier (du 11 au 13 mars) afin de discuter des premiers résultats des différentes études de référence sur la situation du biophysique et le cadre légal politique du reverdissement au Sénégal. Les résultats de l’atelier ont permis de poser les jalons d’une marche vers la promotion de la RNA au Sénégal avec l’engagement de toutes les catégories de parties prenantes.
14 mars 2019
Espace de transition entre le désert saharien, au nord, et la zone soudanienne, au sud, le Sahel est un espace naturellement vulnérable où vivent des communautés classées parmi les plus pauvres et les plus fragiles au monde. En effet, à l’instar des zones arides et semi-arides du monde, les régions du Sahel sont de plus en plus confrontées aux défis de la désertification, du changement climatique, de la dégradation des paysages, de l’insécurité alimentaire, des migrations et de la pauvreté rurale.
De nombreuses recherches menées dans le Sahel ont alors démontré le lien entre cette situation de dégradation et la disparition des arbres dans les zones agraires, consécutives à l’extension des parcelles de cultures, aux techniques de culture inappropriées, au surpâturage, à la coupe abusive des arbres pour le bois d’énergie et le bois d’œuvre, etc. L’impact majeur de ce phénomène a été la dégradation du couvert végétal entrainant ipso facto l’érosion des sols et la baisse de leur capacité productive.
Reverdir le sahel grâce à la RNA
Face à cette situation, un changement de paradigme a été opéré et plusieurs expériences mises en œuvre pour réintroduire l’arbre dans le paysage agraire à travers différentes techniques agro-forestières. Ces nouvelles approches mettent essentiellement l’accent sur le rôle de l’arbre et son importance dans la production et dans l’espace de culture, en cela qu’il permet entre autres de restituer les éléments nutritifs au sol après la culture, de fixer le sol, d’assurer une protection contre les intempéries, de fournir du fourrage, etc.
C’est dans ce registre que s’inscrit le programme « Les communautés reverdissent le Sahel ». Financé par DOB Ecology, ce programme est mis en œuvre au Burkina Faso, au Niger et au Sénégal avec l’appui technique de Both ENDS. Il a pour ambition de faire de telle sorte que les communautés, les gouvernements, les ONG et le secteur privé adoptent et reproduisent les techniques de reverdissement notamment la méthode de la Régénération Naturelle Assistée (RNA) utilisée par les agriculteurs en tant que méthode viable pour restaurer les terres dégradées et renforcer la résilience et la sécurité alimentaire des membres de la communauté.
Au Sénégal, ce programme est mis en œuvre au par un Consortium composé du Centre National de Recherches Forestières de l’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (CNRF/ISRA), de ENDA Énergie, de ENDA Pronat et de IED Afrique qui en assure la coordination au niveau national.
Promouvoir le dialogue multiacteurs autour du reverdissement par la RNA au Sénégal
Au Sénégal, pour la première année de mise en œuvre, le projet a mis l’accent sur la définition de la situation de référence pour analyser les sites dans lesquels il vise à démarrer les activités de reverdissement particulièrement la RNA. La définition de la situation de référence a mis l’accent sur les aspects biophysiques, environnementaux, mais également sur les opportunités de marchés des produits forestiers non ligneux sur l’évolution de la pratique de la RNA au sein des communautés, sur les avantages de la pratique de la RNA, sur les contraintes à la pratique et à la diffusion à grande échelle, sur les aspects organisationnels, etc. En outre, une revue documentaire des politiques de reverdissement a été effectuée pour analyser les évolutions notées sur ce plan.
Afin discuter des résultats des études de référence, un atelier national de partage a été organisé par IED Afrique du 11 au 13 mars 2019.
Participants et format de l’atelier
Le reverdissement au Sénégal concerne une multitude d’acteurs. Ainsi, du fait de la nécessité d’une implication effective de tous les acteurs pertinents, l’atelier national de partage est ouvert à une diversité de parties prenantes capables de faciliter l’atteinte des objectifs. C’est ainsi que cette rencontre a réuni, en plus des représentants des principaux partenaires, une quarantaine de participants au rangs desquels les représentants des services techniques de l’Etat, des organisations de la société civile, des personnes ressources choisies du fait de leurs compétences distinctives dans le domaine du reverdissement, etc.
Les travaux de l’atelier se sont déroulés en plusieurs sessions marquées des présentations, des discussions en plénière et des travaux de groupe sous le format d’un world café.
Résultats et leçons
Durant deux jours, l’atelier national de partage et de validation des études de référence a offert un cadre a une palette d’acteurs pour partager et discuter les premiers résultats des différentes études de référence dans le cadre de la mise en œuvre du projet CRS, réfléchir sur des pistes d’amélioration des approches méthodologiques, explorer les opportunités de partenariat et de synergie avec les parties prenantes clés dans la mise en œuvre et réfléchir sur le processus de mise en place d’une plateforme des parties prenantes sur le reverdissement au niveau du Sénégal.
La panoplie de parlementaires, d’élus, de producteurs, de cadres, de techniciens, etc. réunie à l’occasion de cet atelier s’est déteinte inéluctablement sur la qualité et le niveau des débats ainsi que sur la richesse des idées exprimées. Ainsi, des orientations précises basées sur des compétences avérées des participants ont été proposées pour une amélioration de la stratégie d’intervention du programme CRS en termes d’approche, de zones d’intervention et d’acteurs, mais aussi et surtout de valorisation des produits forestiers non ligneux (PFNL) et de facilitation d’accès aux marchés.
En outre, les participants, conscients de l’importance du partenariat et la synergie entre initiatives, se sont accordés tout de même sur la nécessité d’éviter une prolifération des cadres qui ne milite pas en faveur d’une intervention concertée pour la promotion de l’agroforesterie en général et la RNA en particulier au Sénégal.
Toutefois, ils ont reconnu la nécessité de mettre sur pied un comité ad hoc structuré autour de la RNA et une feuille de route qui facilitera au Programme d’intégrer et de redynamiser le Comité GDT pour mieux se positionner sur le plan international.
Tout compte fait, l’atelier a sans nul doute permis de poser les jalons d’une marche vers la promotion de la RNA au Sénégal avec l’engagement de toutes les catégories de parties prenantes pour une restauration significative du couvert végétal au bénéfice des communautés.