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2e édition des « vidéoconférences du projet PRESA sur le changement climatique et la résilience » : plein feu sur le tourisme balnéaire au Sénégal et sur les stratégies de résilience de l’agriculture par les savoirs locaux au Burkina Faso
Dans le cadre de la mise en œuvre des activités de recherche du projet PRESA, des chercheurs du Burkina Faso et du Sénégal ont réalisé des revues pays et thématiques afin de permettre une meilleure compréhension des défis et enjeux climatiques actuels et de la manière dont ils affectent certains secteurs clés de l’économie, de même que les politiques et programmes mis en œuvre au niveau national et régional en réponse à ces défis. Ces différentes revues ont permis d’analyser le contexte de développement du Burkina Faso et du Sénégal et d’identifier des risques climatiques actuels et futurs et leurs incidences sur l’adaptation. Ces études ont également permis d’identifier des questions de recherche pertinentes, mais également des gaps importants en matière de connaissances pour les deux pays.
Dans le souci de résorber de tels gaps, IED Afrique a menée des études approfondies sur deux thèmes principaux : (i) Changement climatique et agriculture durable au Burkina Faso : quelles stratégies de résilience par les savoirs locaux ? et (ii) Tourisme balnéaire et durabilité au Sénégal : quelles stratégies à mettre en œuvre pour une résilience du secteur face aux effets des changements climatiques.
Afin de partager les résultats de ces études approfondies aves les différentes parties prenantes des plateformes nationales du projet PRESA, d’identifier des pistes de recommandations pour l’amélioration des revues et la mise en application des résultats par les secteurs ciblés, une vidéoconférence a été organisée par IED Afrique le mercredi 22 avril 2015 de 09 heures à 14 heures dans les locaux de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) au Sénégal et du Nouveau Centre des Ressources Informatiques de l’Universit6 de Ouagadougou au Burkina Faso.
Déroulement de la vidéoconférence
La vidéoconférence a regroupé 29 participants appartenant à différentes catégories d’acteurs parmi lesquelles des chercheurs (Université de Ouagadougou, INERA, ISRA), la société civile (FRAO, COSEF, etc.), le secteur privé (SAPCO) des structures étatiques (MEED/DEEC, CEPOD, etc.), des partenaires techniques et financiers (TACC, FAO), des journalistes (GREP, le Soleil, etc.).
Avec la facilitation de Madame Madeleine Diouf SARR, Chef de la Division Climat et Protection Côtière de la Direction de l’Environnement et des Etablissements Classés, la vidéoconférence a démarré par une brève introduction du coordonnateur du projet PRESA, le Dr Cheikh Tidiane Wade qui, après avoir remercié les participants, a passé en revue les dernières activités du projet et le contexte dans lequel les études approfondies ont été menées. À la suite de son introduction, la parole a été donnée au Professeur Jean Marie DIPAMA de l’Université de Ouagadougou, qui a entre autres salué la collaboration entre IED Afrique et l’équipe de recherche du Burkina Faso dans la mise en œuvre du projet PRESA. Cette brève cérémonie d’ouverture a été suivie par une série de trois principales sessions :
Session 1 : Tourisme balnéaire et durabilité au Sénégal : Quelles stratégies à mettre en œuvre pour une résilience du secteur face aux effets des changements climatiques ? session animée par le Dr Badara Diagne, avec une contribution à la présentation par M. Bastien Defives (Résilience et vulnérabilité du littoral Sénégalais) ;
Session 2 : Changement climatique et agriculture durable au Burkina Faso : stratégies de résilience par les savoirs locaux, animée par le Prof. Jean Marie Dipama de l’Université de Ouagadougou ;
Session 3 : Présentation des projets de recherche des boursiers ;
Enseignements et messages clés tirés des différentes présentations
On peut retenir comme principaux enseignements et messages tirés de cette deuxième édition des vidéoconférences du projet PRESA que :
le changement climatique affecte fortement le tourisme balnéaire au Sénégal et ses conséquences sont très visibles tout au long du littoral aussi bien sur le capital naturel (perte de plage, érosion côtière, etc.) que sur les capital humain (perte d’emplois) ;
la Petite Côte est dévolue au tourisme balnéaire avec la Société d’Aménagement de la Petite Côte (SAPCO) qui gère la zone de
Saly Portudal. Cependant, avec un taux de recul de la ligne de rivage variant entre 1 et 2 m par an pour les plages sableuses (Dennis et al., 1995 ; Niang-Diop, 1994), cette zone littorale est très peu appropriée à ce type de tourisme.
Rien qu’en 2015, 600 personnes ont perdu leur emploi suite à la fermeture du domaine du Nianing. Aussi, d’après les données fournies par la SAPCO, l’hôtel Espadon a perdu 38 emplois permanents, 33 saisonniers et 22 journaliers. L’érosion côtière menace aujourd’hui 17 hôtels, 35 résidences et 300 commerces ;
compte tenu de la contribution importante du secteur du tourisme dans le développement économique du Sénégal, il est nécessaire que le gouvernement investisse davantage dans le renforcement de la résilience du secteur face aux changements climatiques ;
de nombreuses initiatives de lutte contre l’érosion côtière sont mises en œuvre par divers acteurs. Il est nécessaire, pour plus d’efficacité d’adopter une approche globale et coordonnée dans la lutte contre les phénomènes d’érosion côtière au Sénégal ;
au Burkina Faso, la contribution des savoirs locaux à la durabilité de l’agriculture familiale et la résilience des ménages ruraux est importante. Il est nécessaire de mettre en place un processus de collecte/documentation/capitalisation (avec une bonne approche) des différentes stratégies endogènes afin de les cataloguer et de les vulgariser, surtout auprès des services techniques de l’Etat ;
les populations locales sont de bons météorologues et ont une très bonne lecture de leur climat. Ils doivent être associées aux processus de révision des PANA afin que leurs savoir-faire soient mieux valorisés et leurs préoccupations pris en compte ;
l’agriculture familiale occupe une place importante pour l’atteinte de la sécurité alimentaire au Burkina Faso. L’utilisation des savoirs locaux permettrait de développer considérablement l’agriculture familiale.
Pour plus d’information sur la vidéoconférence, lire le rapport final