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Gestion d’un conflit transfrontalier
Les conflits entre populations à la frontière Mali/Guinée deviennent récurrent. Le dernier en date de la mi-novembre a fait de nombreuses victimes. Les organisations de la Société Civile Guinéenne, Malienne et sous régionale doivent s’impliquer comme acteurs en vue d’aider à trouver une solution pacifique.
LandNet West Africa, un réseau de réflexion et d’action sur le foncier en Afrique de l’Ouest fait le constat que le problème est relatif essentiellemnt à la question de la gestion des ressources naturelles.
C’est ainsi que du 09 au 13 décembre 2007 le réseau Réussir la décentralisation au Mali a participé à une mission conjointe des sociétés civiles maliennes et guinéenne qui s’est rendue dans les localités frontalières ( les villages de Siradjouba, Mali et Dalakan, Guinée) ayant connu des conflits sanglants ces derniers mois, sur l’initiative du réseau LandNet West Africa. Cette mission avait pour objectifs de :
Contribuer à apaiser les esprits,
S’informer sur les contours du conflit,
Rencontrer les personnes ressources du milieu ( société civile, autorités décentralisées)
Faire un rapport circonstancié sur leque Land Net basera ses interventions futures sur ce dossier et sur cette problématique.
La mission conjointe a réussi à rencontrer les autorités politiques et administratives impliquées de part et d’autre de la frontière dans la recherche de solutions négociées à ces conflits frontaliers généralement liés au foncier. Des visites ont eu lieu dans les villages de Siradjouba côté malien et Dalakan, côté guinéen opposé par le conflit avec récemment un épisode sangland. A la lumière des entretiens et des faits observés, la mission a fait un certain nombre de coinstats présentés ci-après
Existence d’une tension extrême entre les deux communautés,
Rupture de la confiance et de toutes les rélations entre les deux communautés,
Existence d’une volonté politique des deux Etats de trouver une solution aux conflits récurrents, qui ne se traduit pas cependant par des actes concrets,
Insuffisance de moyens aux niveaux des administrations frontalières et des forces de sécurité pour gérer les conflits,
Existence d’une tentative de résolution par la communauté des ressortissants du Wassoulou,
Extrême pauvreté des communautés,
Non précision des limites frontalières et des limites des terroirs villageois,
Nécessité exprimée unanimement de délimiter la frontière.
A la lumière de ces constats, la mission a formulé des recommandations à court et à moyen terme.
Les recommandations à court terme
Renforcer les moyens d’action des administrations frontalières et des forces de sécurité pour éviter tout risque d’affrontement entre les forces de l’ordre des deux Etats.
Organiser immédiatement les patrouilles mixtes pour sécuriser la zone frontalière et les communautés dans leur mobilité spatiale. Des mesures concrètes doivent être prises pour empêcher les affrontements. Les provocations et les fausses rumeurs peuvent créer à la longue une situation incontrôlable.
Impliquer immédiatement l’union des communautés du Wassoulou et les organisations de la société civile des deux pays à travers l’organisation d’un forum de concertation dans un bref délai dans le village de Donsoso.
Les recommandations à moyen terme
Organiser une étude situationnelle de base prenant en compte les dimensions socio-économiques et foncière du conflit qui, débouchera sur un programme de gestion des ressources naturelles de la zone transfrontalière et de mise en place d’actions de développement conjointes. Ce programme mettra égalemment en oeuvre un processus participatif de matérialisation des limites frontalières .