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Atelier d’apprentissage et de partage sur l’agrobiodiversité au Sénégal : « Cultiver la diversité pour des exploitations familiales durables »

IED Afrique en collaboration avec le Comité national de pilotage de l’AIAF au Sénégal et l’ONG AGRECOL Afrique a organisé le 7 mai 2014, à Thiès, un atelier d’apprentissage et de partage sur le thème « Cultiver la diversité pour des exploitations familiales durables ».

4 juin 2014

L’agrobiodiversité est d’une importance capitale pour la performance des systèmes de production agricole au Sénégal. Toutefois, la pression foncière, la sécheresse, la dégradation des terres liée à des facteurs divers (érosion, salinisation, etc.), la perte des savoirs locaux, l’introduction de nouvelles variétés dites « améliorées », etc., font peser de lourdes menaces sur cette diversité biologique. La disparition des espèces et variétés locales a engendré un déficit de productivité et installé une insécurité alimentaire et nutritionnelle chronique dans de nombreuses régions agricoles.

Pour trouver une solution durable à cette érosion de l’agrobiodiversité, IED Afrique en collaboration avec le Comité national de pilotage de l’AIAF au Sénégal et l’ONG AGRECOL Afrique a organisé le 7 mai 2014, à Thiès, un atelier d’apprentissage et de partage sur le thème « Cultiver la diversité pour des exploitations familiales durables ».

L’objectif de cette journée de réflexion et d’échange était de susciter le débat autour de la question de la biodiversité agricole au Sénégal afin de trouver des pistes collaborative pouvant faciliter la promotion de l’agrobiodiversité, mais aussi de permettre aux participants de partager leurs expériences en matière de conservation de la biodiversité agricole.

La rencontre a permis de faire un état des lieux de la biodiversité agricole au Sénégal. Selon le Dr Ibrahima Diédhiou de l’ENSA de Thiès, « l’agriculture sénégalaise est caractérisée par une faible diversité spécifique. Le riz, le mil, le sorgho et le maïs domine la production céréalière tandis que l’arachide et le niébé constitue les principales légumineuses. Les espèces maraîchères, fruitières (fruits domestiques et fruits sauvages) et quelques autres grandes cultures (coton, fonio, sésames, etc.) complètent la liste des espèces exploitées dans l’agriculture sénégalaise. Cette faible diversité est souvent liée à des conditions pédoclimatiques défavorables ».

Il faut noter cependant que « la diversité variétale au sein des espèces est relativement importante ». 45 variétés de riz, 19 variétés d’arachide et 13 variétés de niébé (pour ne citer que ces espèces) sont cultivées au Sénégal.

En dépit de l’absence d’inventaires précis, de cartes et de suivi des variétés et espèces pouvant permettre de chiffrer la perte de biodiversité, il est unanimement admis que l’agrobiodiversité est en baisse au Sénégal. On note par ailleurs une réduction drastique des aires de culture de beaucoup de variétés locales (rapports et documents techniques).

Pour assurer la conservation durable de la biodiversité agricole, il est nécessaire de renforcer la conservation in situ en intégrant les systèmes d’agriculture familiale de production et de conserver les savoirs traditionnels de collecte de semences qui ont joué un rôle important dans le flux de gènes. Il est aussi important de renforcer la conservation ex situ en dotant les structures de recherche de moyens adaptés et de développer une méthodologie et des indicateurs pour suivre les progrès de l’agrobiodiversité.

L’atelier qui a regroupé une trentaine de participants représentant des Organisations paysannes, des ONG, la recherche, etc., a été l’occasion de présenter au public le dernier numéro de la revue AGRIDAPE consacré à l’agrobiodiversité (Numéro 30.1 de mars 2014 disponible sur le site d’IED Afrique, www.iedafrique.org ).