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Opinion : Le Pastoralisme aux portes de la mondialisation
L’élevage pastoral est menacé du fait de son caractère extensif, se limitant au seuil d’effort de la taille humaine, donc non productiviste. Il l’est au même titre que tous les systèmes de productions agricoles dits paysans, qui tendent à être brisés dans leur rapport avec la terre.
Le pastoralisme tient sa pérennité de la sous-exploitation des ressources disponibles, une exploitation minière certes, mais qui se maintient en équilibre avec la productivité primaire de biomasse, d’où son lien étroitement ancré dans la nature. Il s’appuie sur la mobilité du bétail qui offre la protéine animale au plus faible coût par opposition au Ranching, tout en valorisant au mieux des terres dites marginales.
Il est évident que ce mode de production ne peut être compatible avec les politiques de développement rythmées par la croissance du produit intérieur brut PIB, dont l’extrapolation peut aboutir à des modèles type les Feeds Lots, mégafermes de 1000 vaches…
L’exclusion des processus de planification en est une conséquence. Car au-delà de l’incompréhension de ce système établi sur des bases communautaires, des mécanismes exclusifs se sont mis en place, définissant de ce fait de nouveaux rapports quant aux droits fondamentaux à l’accès aux ressources.
Dans une sorte d’arrogance, l’approche institutionnelle vient imposer un modèle de développement univoque, quitte à détruire les équilibres sociaux, briser la gestion ancestrale des biens communs et autres, ceci sans tenir compte des droits des peuples dans leur choix des politiques de développement, culturel, économique, sociétale…
Notons au passage que la période coloniale, et le retour actuel au LandGrabbing (accaparement des terres par les firmes) ne font qu’exacerber cette inégalité. Dans un contexte mondialisé, la pression exercée par la course à l’accaparement des ressources foncières s’est nettement accélérée depuis la crise alimentaire de 2008.
Des mécanismes d’exclusion et de dépossession des populations nomades (Ethiopie) sont mis au point, balayant d’un coup les droits coutumiers par des modèles privatifs qui imposent une autre organisation socioéconomique. Enfin, il faut aussi commencer par admettre que les modèles de développement imposés, prétendant donner accès à la modernité, ne sont pas toujours durables. De ce fait, ils ne seraient pas des exemples à suivre.
Si on ne peut pas homogénéiser les besoins des éleveurs, il est clair que la principale préoccupation de ces derniers est la disponibilité des ressources. Celles-ci se résument en deux grands points : pâturage, eau. On remarque d’ailleurs que, dans un contexte de perte de biocapacité, la principale charge financière de l’éleveur revient toujours à l’alimentation du troupeau.
Nous avons vu que, dans des cas extrêmes, la vente des animaux n’arrive plus à complémenter la ration journalière ; « l’orge me mange les bêtes ». Ce qui mène évidemment à la fonte du troupeau, donc à la ruine.
Les rapports des communautés pastorales avec les institutions étatiques, et la ville d’une manière générale, varient d’une année à une autre. En périodes d’abondance, les éleveurs nomades sont plus indépendants. L’aisance financière leur permet de se positionner en interlocuteurs de poids face à l’administration généralement peu pourvue en moyens.
En somme, deux conceptions différentes du développement s’affrontent, il en découle un rapport concurrentiel autour du contrôle des ressources.
En faisant reconnaitre la primauté des droits coutumiers sur les terres de parcours aux autorités locales, nous nous sommes fixés comme objectif d’augmenter la productivité des parcours en réponse aux besoins des pasteurs. Une équipe de « sages » composée de membres de la tribu, accompagnée d’un agent de l’administration (pour dresser les PV), a été mise en place. Cette commission avait pour tâche (qui s’est élargie par la suite), de choisir les sites d’aménagement, au besoin de statuer sur les litiges, en fonction des droits d’usage établis au sein de la communauté.
La participation des pasteurs par une implication physique aux travaux a été presque naturelle, ce qui a évité les questions liées à l’entretien, au gardiennage…Dans ce cas, on peut considérer que les programmes de développement n’ont trouvé aucun obstacle.
Benadjila Sofiane
Consultant Indépendant
Bibliographie
BEDRANI S., BENADJILA M., BENADJILA S., 1991 - Aperçu sur la législation et les modes d’utilisation par les animaux des terres publiques en Algérie. In GASTON et al. : "Actes 4ème Cong. Int. Terres de Parcours",Montpellier,22-26 Avr. : 895-99.http://www.iamm.ciheam.org/ress_doc/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=14041
Impact des systèmes d’élevage pastoraux sur l’environnement
http://www.fao.org/wairdocs/lead/x6215f/x6215f00.htm.
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Bédrani S, Benadjila S & Ghazi M, 1995. Les systèmes agro-pastoraux maghrébins : une étude de cas à El Guedid (Wilaya de Djelfa, Algérie). InRevue des Régions Arides, n° 5/93. (IRA de Médenine).http://om.ciheam.org/om/pdf/b72/00007142.pdf
Bédrani S, Benadjila S & Ghazi M, 1995. Une recherche-action en zone steppique. Objectifs, méthode et premiers résultats. In Cahiers du CREAD, n° 31-32, 1992..
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BURKINA Summary-of-AUC-workshop-proceedings-2016 http://www.celep.info/wp-content/uploads/2016/08/Summary-of-AUC-workshop-proceedings-2016.pdf