Appel à contributions, AGRIDAPE 32.2, juin 2016 : Valoriser les espèces variétales « sous-utilisées »

29 avril 2016

A l’instar de l’agriculture familiale, la nutrition et l’agro-biodiversité sont de plus en plus au cœur des débats sur les politiques agricoles. La recherche se concentre aussi sur les espèces variétales « sous-utilisées ». Ce sont des espèces qui ont été utilisées pendant des siècles, voire des millénaires comme sources de nourriture, de médicaments, entre autres, mais elles ne sont plus très répandues. Pourtant, beaucoup de ces cultures sont d’un grand apport pour la nutrition, la résilience et la prévention des risques.

Aujourd’hui, l’uniformisation des habitudes alimentaires a conduit à une situation où, à peine quinze espèces cultivées fournissent 90% de la nourriture dans le monde, avec trois cultures dominantes que sont le riz, le maïs et le blé, constituant ainsi les 2/3 de ce total, selon la FAO.

Différents facteurs ont poussé à la revalorisation des cultures sous-utilisées. En Inde, dans les zones rurales et urbaines, on y vit le renouveau du mil, une céréale résiliente et nutritive. Un chef cuisinier des Andes a « redécouvert » une gamme variée de pommes de terre qui s’ajoutent aux haricots, aux tubercules, aux légumes et aux grains utilisés traditionnellement. Ceci a entraîné un développement de la gastronomie et a créé de nouveaux marchés pour les petits exploitants agricoles.

En Afrique, les propriétés uniques des cultures telles que le dawa dawa, le teff et les légumes-feuilles suscitent un intérêt accru, à travers les foires alimentaires, des fêtes et cérémonies. Cela appelle à une attention renouvelée pour les semences généralement négligées par les politiques agricoles, la recherche et la vulgarisation, d’autant plus que de nombreux pays luttent contre la malnutrition.

Il faut rappeler que 2016 est l’Année internationale des Légumineuses. C’est une occasion de démontrer que des produits agricoles comme les lentilles, les pois chiches ou les haricots sont une composante essentielle d’un régime alimentaire équilibré et nutritif. Et même temps, ils sont des sources importantes de fourrage et de fertilité des sols.
Ce numéro du magazine AGRIDAPE fait un focus sur ces espèces variétales aux valeurs nutritives certaines et sous-utilisés, mais qui attirent de plus en plus de consommateurs.

Il s’agit de répondre aux questions suivantes : Quelles ont été les stratégies couronnées de succès et les défis des agriculteurs familiaux pour une meilleure connaissance et une utilisation des espèces variétales sous-utilisées ? Comment se fait la production, la transformation, la préparation au changement d’habitudes alimentaires ? Quels rôles ont joué les marchés, les politiques publiques, la recherche ou les dynamiques paysannes de promotion du consommer local ? Quels sont les changements que celles-ci ont apportés dans les zones rurales et urbaines ? Quel a été le rôle de la jeunesse ?
Nous vous remercions d’avance de nous faire parvenir vos contributions avant le 31 mai 2016 à agridape@iedafrique.org et ou à birame.faye@iedafrique.org