ATELIER DE RESTITUTION ET DE VALIDATION DES RÉSULTATS DES ENQUÊTES MENÉES AUPRÈS DES ACTEURS DE L’AGROECOLOGIE ET DE LA PÊCHE ARTISANALE

8 février 2019

Comme objectif, l’atelier visait essentiellement à créer un créer un espace de réflexion et dialogue sur les « résonnances » tirées des enquêtes initiées par IED Afrique et UICN auprès des acteurs de la pêche artisanale et l’agro écologie.

De manière spécifique, il s’agissait de :

• Promouvoir chez les acteurs une meilleure compréhension l’initiative en cours pour une transition vers l’économie verte et les avantages qu’elle présente dans le développement des secteurs de la pêche artisanale et de l’agroécologie ;
• Partager et valider les résultats et résonnances tirés des enquêtes ;
• Identifier et cartographier les acteurs-clés capables de porter des messages pour renforcer le plaidoyer sur la transition vers l’économie verte au Sénégal ;
• Formuler des orientations et des actions à mener dans le cadre de la communication et du plaidoyer.

Participants

L’atelier a rassemblé 37 participants au rang desquels des producteurs en agroécologie, des pêcheurs, des mareyeurs, des vendeurs, des agents de services techniques, des organisations professionnelles, des services techniques et des organisations de la société civile.

Synthèse des discussions

Deux présentations ont été faites sur les thématiques de la pêche artisanale et de l’agroécologie.

1. En ce qui concerne la pêche artisanale, d’emblée, les intervenants ont soulevé la question de la méthodologie, notamment sur le choix des sites, des types de pêches pris en charge par l’étude (pêche continentale et pêche maritime) et l’échantillonnage. Plusieurs d’entre eux diront que Kayar et la zone Sud méritaient de faire partie de l’étude parce que présentant certaines particularités. Aussi, des participants tels que Mme Pauline Ndiaye de Enda Pronat ou Mme Voré Gana Seck de Green Sénégal ont rappelé l’importance d’intégrer la dimension genre dans la dynamique de développement du secteur de la pêche artisanale et de sa transition vers l’économie verte. En effet, elles soutiennent la protection et la lutte contre la vulnérabilité des femmes dans le secteur de la pêche artisanale au Sénégal.
2. En ce qui concerne l’agroécologie, les intervenants ont d’abord estimé que l’étude aurait dû être élargie à d’autres sites agricoles du Sénégal où des expériences spécifiques en agroécologie sont menées et des particularités environnementales sont vécues. C’est dans ce sens que Mme Aïssatou Cissé présidente de la Fédération des femmes productrices et transformatrices de Nganda (Kaffrine) a présenté entre autres les activités de son association, la production et la transformation de céréale locales, de légumes, les formations, et la mise en place d’un restaurant bio pour promouvoir le consommé local. Les interventions ont également été axées sur l’importance de l’eau et de la terre dans la production. Ces deux facteurs sont considérés comme étant les deux piliers sur lesquels la politique de promotion de l’économie verte devrait principalement se reposer dans le sous-secteur de l’agroécologie.

Travaux de groupes

Après la session de présentation des résultats d’enquête et de discussion, s’en est suivie la session des travaux de groupes.

Dans cette session, l’exercice consiste à composer deux groupes : Un groupe qui aura la charge de travailler sur les questions de l’agroécologie et regroupant les acteurs de ce secteur et un autre groupe qui travaille sur la pêche artisanale. L’idée est de formuler, sur la base des résonances et à l’issu des discussions, au moins trois messages clés que les acteurs aimeraient voir portés au niveau de la plateforme nationale puis internationale.

Le groupe de travail sur l’agroécologie a retenu les messages suivants :

• Intégrer l’agroécologie dans les politiques publiques agricoles (subvention des intrants bio, reconnaissance des semences paysannes …) ;
• Accompagner les acteurs dans le renforcement de capacité, l’accès aux facteurs de production (eau, terre, énergie renouvelable…) et dans la mise en place des infrastructures de transformation et de conservation ;
• Appuyer la valorisation des produits de l’agroécologie par la promotion du consommer local, la communication sur l’hygiène et la qualité nutritionnelle, la commercialisation (labellisation emballage biodégradable et identification des produits) ;
• Mettre en place un cadre institutionnel de concertation regroupant l’ensemble des acteurs (producteurs, commerçants, partenaires techniques publics et privés, consommateurs administration territoriale,) sous la coordination de l’administration territoriale.

Le groupe de travail sur la pêche artisanale a retenu les messages suivants :

• Renforcer les capacités techniques et financières à tous les niveaux ;
• Une bonne stratégie de valorisation des produits halieutiques ;
• Renforcer les moyens de lutte contre la pêche INN (pêche illicite, non déclarée et non réglementée) ;
• Renforcer la gouvernance locale et les conventions locales en y intégrant les aspects d’une bonne stratégie de communication ;
• Renforcer l’aide à la recherche scientifique pour la protection de la ressource.